Les dix croyances du chercheur spirituel
par Alain Bayod jeudi 21 août 2003.
C’est sournois et vicieux une croyance et ça se cache facilement dans un petit coin (…)Mais… « Ne vous résignez pas ! Partez en quête de terres nouvelles. Nous devons modifier le regard que nous portons sur le monde. Si vous avez des certitudes, alors obligez vous à considérer le problème sous un angle différent, même si cela paraît idiot ou absurde. « LES 10 CROYANCES DU CHERCHEUR SPIRITUELpar Alain Bayod » La paix tout de suite, pas quand…, pas si…, maintenant ! » Arnaud Desjardins » Tout homme ne peut rien voir au delà de ses conventions habituelles. Pour voir autre chose, il doit d’abord se libérer de ses préjugés. » Swamiji L’Art de Voir p74″ Cherchez d’abord le Royaume des Cieux et sa justice, le reste vous sera donné de surcroît. « » Observez les faits avec les yeux d’un petit enfant, et soyez prêt à renoncer à toutes idées préconçues. » H . Huxley » L’erreur devient vérité parce qu’elle se propage et se multiplie. La vérité devient erreur parce que nul ne la voit. Gandhi » La majorité des hommes mène une vie de calme désespoir » Thoreau » Ne vous résignez pas ! Partez en quête de terres nouvelles. Nous devons modifier le regard que nous portons sur le monde. Si vous avez des certitudes, alors obligez vous à considérer le problème sous un angle différent, même si cela paraît idiot ou absurde. » N.H Kleinbaum : Le cercle des poètes disparus* * *Peut être bien pour paraphraser Thoreau que la majorité des » chercheurs spirituels » mène une vie de calme résignation.
Pourquoi ?
Parce qu’ils sont imbibés de croyances totalement inhibantes,
croyances malheureusement élevées au rang de certitudes évidemment non remises en cause et encore, dans le meilleur des cas.Car la plupart du temps ces croyances sont de sournoises et efficaces manipulatrices qui agissent dans l’ombre.
Voici les dix principales croyances ou certitudes chéries par la grande majorité des chercheurs dits spirituels, nous essayerons ensuite de découvrir qu’elles sont les vérités éternelles qui sont occultées par ces mécanismes diaboliques.
- Je suis une entité séparée et indépendante (croyance de base universelle)
- Je suis » chercheur spirituel » à vie. (croyance de base du chercheur spirituel)
- La découverte du Soi est ce qu’il y a de plus difficile au monde.
- La découverte du Soi est le but du Chemin.
- La découverte du Soi ce n’est pas quelque chose de concret.
- La découverte du Soi passe par un perfectionnement du moi.
- La découverte du Soi est à réaliser dans le monde .
- La découverte du Soi est progressive.
- La découverte du Soi est une expérience mystique extraordinaire.
- La découverte du Soi se fait par la compréhension intellectuelle.
S’il existe un point sur lequel la majorité des instructeurs spirituels actuels s’accordent, c’est bien celui que l’on pourrait nommer » La croyance de Base « ,
Croyance n°1 .
C’est la lila divine, le grand jeu dans tous les sens du mot jeu, le divin divertissement dans lequel Dieu joue à se prendre pour une entité séparée, autonome, indépendante, décidante, agissante, étanche dit Daniel. Pour pouvoir ensuite se chercher (de temps en temps !) et se retrouver (rarement). C’est la croyance de base qui se résume très simplement par :1-
» Je suis moi untel » ou encore plus simple : » Moi je……. » ou encore » Moi et….. « .
Quelle erreur de penser qu’il y a de moins en moins de croyants sur cette planète, alors que la secte des » Moi-JE » compte actuellement prés de six milliards de membres !
Mais là où les choses se compliquent c’est lorsqu’il est question de se débarrasser de cette croyance de base.
Comment sortir de la prison ?
Comment ne plus être étanche ?
Comment être » ouvert aux deux bouts » ? ou encore mieux, » ouvert de partout » ?
Comment retrouver notre véritable nature ?
Cette démarche, c’est à dire celle qui consiste à remettre en cause la croyance de base, nous l’appelons en général Voie, Chemin, Spiritualité. Et en ce qui nous concerne ici à Hauteville, le contrat spirituel proposé par Arnaud [Desjardin]depuis Le Bost est très clair : Il s’agit d’une recherche, et ce qui est recherché, c’est le Soi.
Cela nous rappelle quelque chose, et oui, c’est le titre du premier livre d’Arnaud édité après l’ouverture du Bost et le titre de la série des quatre premiers. Arnaud n’a pas intitulé son livre : » Manuel de l’amélioration du Moi » mais bien » A la recherche du Soi « .
Le contrat apparaît de manière aussi claire dans la dénomination choisie par Swamiji pour désigner son enseignement : Adhyatma Yoga, Yoga du chemin direct vers le Soi. Donc, nous recherchons bien quelque » chose » et ce quelque » chose » a été nommé .
Mais ce n’est pas simple pour autant car pour que le jeu soit intéressant, les règles sont un peu élaborées et les obstacles nombreux.
Ces obstacles sont en grande partie, pour ne pas dire en totalité constitués de croyances et de certitudes jamais remises en cause à propos de la recherche elle-même ou à propos du chercheur. Il est de la plus haute importance d’essayer d’exhumer ces croyances et de les mettre sérieusement en doute.
Les mettre en doute sans oublier que tous les maîtres depuis le Bouddha nous demandent de ne pas les croire sur parole et de tout vérifier, par nous-mêmes et pour nous-mêmes ce qui fait le coeur même de notre chemin.
Nous sommes et nous serons toujours la seule et unique autorité sur nous même pour la bonne et simple raison que personne jamais ne pourra être exactement là où nous sommes.
Une de ces croyances, peut être la plus forte parmi les plus fortes est la suivante.
Croyance n°2
Je cherche, je suis un chercheur spirituel et la raison d’être de ma recherche, c’est de chercher .
Sous entendu je suis chercheur à vie.
Lorsque vous avez égaré vos clés de voiture, vous les cherchez, et vous les cherchez pour les trouver.
Exemple plus dramatique donné par Arnaud, dans une foule, votre enfant est perdu, vous le recherchez toute affaire cessante jusqu’à ce que vous le trouviez.
En spiritualité, osez affirmer non pas que vous avez trouvé quoi que ce soit, mais que vous êtes bien décidé à y arriver, c’est déjà s’exposer à la suspicion, à l’incompréhension ou la moquerie. La majorité des » chercheurs spirituels » sont installés dans une espèce de fonctionnariat de la recherche où l’idée même de trouver relèverait de la mégalomanie.
Si un jour vous trouvez ce que vous cherchez, éviter d’en parler, vous risqueriez un certain nombre d’ennuis.
C’est à qui proclamera sa parfaite humilité dans l’affirmation implicite de la croyance n°2 : » Je suis un chercheur, loin de moi l’idée que je puisse devenir un trouveur, je ne mange pas de ce pain là « .
C’est Julos Beaucarne , le poète qui chantait : » Des chercheurs qui cherchent on en trouve, mais des chercheurs qui trouvent, on en cherche « .
De Gaulle, a dit un jour au sujet de la recherche scientifique française, » Ce dont la France a besoin, ce ne sont pas de chercheurs, ce sont des trouveurs « . Peut être que le monde actuel a plus que jamais besoin de trouveur du Cœur.
Il y aurait beaucoup à dire sur les avantages et autres privilèges du statut de chercheur, toutes ces belles et bonnes choses que nous pourrions perdre si nous osions trouver, si nous osions changer de statut et oser la découverte de terres nouvelles. Ne soyons pas comme l’étudiant en médecine de troisième année de l’exemple d’Arnaud, étudiant qui n’envisage en aucune façon de devenir docteur en médecine et qui considère comme normal de redoubler à l’infini.
Allons soyons sérieux et honnête avec nous-mêmes. Pourquoi cherchons nous ? Pour le plaisir finalement masochiste de la frustration ou avec le désir brûlant de la découverte, de trouver ?
Cette croyance n°2 dans notre statut de chercheur à vie est grandement initiée et (ou) renforcée par celles qui suivent.
La croyance n°3
Elle pourrait se formuler ainsi :
Trouver le Soi est la chose la plus difficile au monde
Donc, comme c’est la chose la plus difficile au monde, c’est forcément réservé à des êtres d’exception au prix d’une consécration totale et comme une espèce de récompense divine à des efforts surhumains. Sous entendu, (très sous entendu parce que cela serait quand même difficile de le voir en pleine lumière) : » Ce n’est pas pour moi, pauvre pécheur » ou dans le meilleur des cas, » Ce sera pour moi peut être, mais dans très, très longtemps lorsque je me serais amélioré » ce qui revient au même car je ne serais jamais assez bien amélioré, évidemment !
Si on écoute attentivement les instructeurs actuels, si on écoute attentivement Arnaud et Daniel, leur leitmotiv c’est le mot » SIMPLE » agrémenté chez Daniel de qualificatifs comme totalement, extrêmement, effroyablement etc.
Si on lit des phrases comme » Dieu est plus prés de moi que mes mains, que mon souffle, que ma veine jugulaire » ou celle qu’Arnaud répète si souvent : » En Lui, j’ai l’être, le mouvement et la vie » on risque de se sentir un peu nul. Comment quelque » chose » de si simple, de si proche et de si évident peut être hors de notre expérience immédiate ?Alors, nous serions donc comme des poissons dans l’eau qui n’auraient pas conscience de l’eau ?
Il y a vraiment là un problème. Et comme, nous n’arrivons pas à le résoudre, nous classons l’affaire. C’est la croyance n°3 » Trouver le soi est la chose la plus difficile au monde « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le chemin spirituel est sans doute une des choses les plus difficiles au monde, une de celles qui demandent une véritable consécration, une pureté d’intention sans faille mais que en réalité, le chemin ne consiste pas à trouver le Soi ! Ce qui est difficile, c’est le Chemin, pas le début du chemin.
Or, nous confondons le début du voyage, la porte d’entrée, la possibilité de commencer le voyage avec le voyage lui-même et à plus forte raison avec la fin du chemin, si tant est qu’il y en est une..Cette confusion est pour le moins déroutante, mais elle est en fait très grave.
Lorsque Arnaud partait en Inde par la route avec sa Land-Rover, ce n’était pas de démarrer la voiture à Paris qui était difficile, évidemment mais bien tout ce qui allait suivre. Mais sans le démarrage de la voiture, pas de voyage.
Dans cette comparaison nous dirions que c’est un préalable technique.Quel est donc le préalable au chemin spirituel ?
Préalable nécessaire pour passer du flou spirituel à la responsabilité, pour passer de la résignation frustrante à l’obligation de conscience, d’accueil et de partage.
Voilà une question qui devrait nous obséder, enfin tant que la réponse ne sera pas apparue dans sa lumineuse évidence.
Croyance n°4
Le but du chemin spirituel est de trouver le Soi
Terrible croyance, soigneusement entretenue par la confusion généralisée entre une vaste collection de termes comme » éveil, libération, réalisation, délivrance, satori, métanoïa, déification, transfiguration, illumination, métamorphose, Union, Deuxième naissance, Salut, accomplissement, sanctification, bouddhéité, libéré vivant, glorification, initiation, transfiguration, conversion, accès au royaume etc., etc. » J’en oublie certainement beaucoup et peu importe.
Ce qui importe, c’est de bien comprendre : qu’il y a une préparation au chemin spirituel une espèce de propédeutique de la voie,
il y a ensuite une découverte (une initiation), et cette découverte représente très exactement le début du chemin spirituel et il y ensuite une digestion, une intégration de cette expérience première et cette digestion porte un nom : Chemin Spirituel.
C’est ça vraiment le Chemin, c’est digérer, assimiler ce qui a été découvert.Il faut bien reconnaître que dans la majorité des cas nous appelons Chemin, ce qui n’est en réalité qu’une préparation au Chemin. Après tout, cela n’a pas d’importance, dans la mesure ou nous sommes bien clairs avec notre situation.
Sans doute faut-il rapprocher cela de ce que Swamiji appelait » candidats-disciples » !
Si on se donne la peine de chercher un peu on découvrira facilement que toutes les grandes traditions s’accordent sur ce point. Le but du Chemin spirituel n’est pas de découvrir le soi, c’est de vivre à partir du Soi.
Découvrir le Soi, c’est commencer le Chemin ! Ce n’est pas du tout la même chose !
Et digérer la découverte initiale, ce n’est pas une petite affaire, c’est la grande affaire de notre vie, la grande histoire d’AMOUR, la grande guerre Sainte, faites d’exigence, de détermination, de consécration, de doute et de partage.
J’insiste lourdement : La découverte du Soi c’est le début du chemin.
Des instructeurs spirituels comme Yvan Amar, Lee Lozovick ou comme Chandra Swami ont été on ne peut plus clairs sur ce point ; » l’éveil, c’est le début du chemin.
» La tradition bouddhiste Zen ou Tibétaine est également parfaitement clair à cet égard. Tant que nous serons dans la croyance n°4 rien n’est véritablement possible spirituellement parlant.
C’est ainsi.
Mais, comme si ce n’était pas suffisant, il y a encore d’autres croyances qui nous compliquent la vie spirituelle.
La croyance n°5
Représente une des armes favorites du malin, pour contrer les efforts des pauvres petits chercheurs. Cette croyance, c’est
Découvrir le Soi ce n’est pas concret, c’est totalement abstrait, on verra plus tard, pour le moment j’ai d’autres chats à fouetter
Nous sommes pendant longtemps convaincus que le but qu’Arnaud et tous les autres nous proposent, ce n’est pas d’un intérêt pratique immédiat sur notre Chemin, dans notre vie. Que ce que nous devons faire en priorité c’est gérer nos problèmes, s’occuper des désirs, des peurs, des émotions, des pensées sans se pré-occuper (c’est le mot qui convient parfaitement) du but. Et sans nous en rendre compte, nous rêvons notre spiritualité, ou plutôt, nous rêvons que notre travail horizontal, au demeurant très important, c’est un chemin spirituel. NON !
Comme le dit Daniel tant qu’il n’y a pas relation consciente à Plus Grand, ne parlons pas de spiritualité.
Il faudra bien que le chercheur spirituel découvre un jour que le seule chose véritablement concrète, c’est la découverte de notre véritable nature et le fait de vivre consciemment à partir de cette découverte.
Parce que cette découverte nous introduit dans le monde de la pratique subjective, c’est à dire pratiquer à partir du Sujet en tant que Sujet.
La pratique à partir du cœur, de l’axe, du centre, de l’unique sujet, de l’unique observateur que JE SUIS.
C’est la pratique non-duelle, celle où le pseudo-sujet est effacé.
C’est la découverte » initiatique » de l’accueil que Je suis, du Oui que Je suis.
Comme l’a dit un jour Yvan Amar à Hauteville, » arrêtez de dire oui, soyez oui « Arnaud, nous pose souvent la question » attentif ou distrait ? «
Si la réponse est » attentif « , une autre question s’impose : » Ouvert ou fermé » c’est à dire très exactement : accueil ou refus.Découvrir notre véritable nature c’est découvrir notre nature d’accueil. notre nature d’ouverture.
Vous êtes tout simplement construit comme ça, S’il est vrai qu’il y a bien une préparation à une découverte, ensuite la découverte par elle-même, et enfin la lente, difficile, périlleuse et progressive intégration de cette découverte, (et c’est vrai), peut être est-il bon d’examiner les croyances à propos de la découverte ?, il y en a quatre principalement, et elles sont très fortes. Nous pourrions résumer la première ainsi (ce qui nous fait la croyance n°6 ) :
La croyance n°6
L’accès à l’absolu n’est possible qu’à partir d’un perfectionnement dans le relatif
Ce qui signifie que si je m’améliore (moi) en particulier par la pratique d’une forme ou d’une autre de psychothérapie et bien , un jour, un peu comme par miracle, comme une espèce de récompense, et bien il va se passer quelque chose. Quoi ?, personne n’en sais rien, mais » quand même si je pratique régulièrement, Dieu va avoir pitié de moi, il va bien finir par me récompenser « .
Arrêtez de rêver !, soyez réaliste !, soyez en sûr, il se passera certes beaucoup de choses si vos techniques de perfectionnement sont de qualité, mais il y a peu de chances que cela puisse relever de la verticalité, de la spiritualité.Ce sera toujours pour demain.
Je me baignerais quand je saurais nager.
Les années vont passer et votre pratique horizontale entretiendra un rêve plus ou moins agréable de chemin spirituel.
La croyance n°7
Concerne le processus lui-même.
La découverte qui m’est proposée, est de ce monde
Et bien non !
, nous devrions pourtant le savoir, le Christ c’est donné la peine de nous le préciser. » Mon royaume n’est pas de ce monde. »
Très concrètement, cela signifie que ce que nous avons à découvrir est totalement hors cadre par rapport à toutes les expériences qui tissent notre vie.
Il s’agit nécessairement d’une expérience qui transcende tout ce que nous connaissons jusqu’à maintenant.
Nous sommes habitués à vivre dans le monde des choses, des formes, des objets, du temps, du mouvement, du son, des pensées, des sensations, des émotions, des couleurs etc.
La découverte proposée ne peut être décrite qu’en termes d’absence de ce que nous connaissons déjà.
Alors forcément ça va faire tout drôle parce que ce sera totalement nouveau, en dehors de toutes nos références habituelles.
Cette découverte nous demande donc de nous libérer de nos préjugés, d’oser le saut quantique.
Or, très souvent, ce saut quantique ( saut vers l’ arrière, bien sûr !) nous rêvons qu’il va se faire peu à peu.
Désolé, c’est impossible.
Une préparation est progressive, une intégration sera aussi progressive mais une découverte ne peut pas l’être.
C’est comme un saut à l’élastique, vous pouvez le préparer soigneusement, pendant très longtemps, mais un jour il va falloir lâcher l’appui de la plate-forme et plonger dans le vide.. Voici donc cette autre croyance :
Croyance n°8
Cette expérience va se produire progressivement, petit à petit le Soi fait son nid
NON !
cette découverte ne peut être qu’instantanée,
comme une déchirure, une ouverture, une fulgurance.La meilleure comparaison est celle de l’image cachée dans l’image.
La bergère a perdu son mouton, aidez là à le retrouver.
Vous ne voyez rien, cela devient vite frustrant, vous êtes tendu, dans l’attende de..
A un moment, vous réalisez que si vous ne modifiez pas votre point de vision, vous ne trouverez pas , alors vous commencez à tourner l’image.
Vous ne voyez toujours pas.
Puis brusquement, vous voyez !
Et cette découverte, cette révélation soudaine est accompagnée d’une détente, d’un bonheur, d’une jubilation, comme une espèce d’orgasme : le tout à la mesure de l’investissement mis dans la recherche.
Et si vous reprenez le dessin le lendemain, vous retrouverez facilement la clé.Mais cette découverte, aussi jubilatoire qu’elle puisse être est totalement simple et donc parfaite.
Ce n’est pas une expérience mystique accompagnée de bouleversements psychophysiologiques.
Non, passé la jubilation de la découverte, c’est comme dit Daniel » Totalement, parfaitement, effroyablement simple » Et pourtant, quelle pseudo-mythologie plus ou moins délirante n ’avons nous pas tous développée autour de l’Eveil ?.D’où la croyance suivante :
Croyance n°9
la découverte de notre véritable nature ne peut être qu’extraordinaire, une » peak-experience
C’est tout juste, si nous n’imaginons pas un orchestre céleste, lumière divine et quelques anges en prime.
Et bien non, ce qu’il y a à voir est simple, dépouillé, ordinaire, presque banal comment pourrait il en être autrement puisque en fait, il n’y a rien à voir au sens humain et ordinaire du terme..C’est la découverte de l’absence de tout et c’est merveilleux parce que cette absence objective, c’est la présence subjective.
Nous pourrions dire que c’est la découverte de l’absence de l’objet (humain) que je croyais être et la reconnaissance du sujet (divin ?) que Je suis.Tout ça n’est pas bien compliqué sauf si nous essayons de comprendre à tout prix. Et c’est sûr, nous allons essayer. Car nous vivons sous la dictature de l’intellect : » Il me faut absolument comprendre », nous sommes persuadés que notre issue est dans le contrôle et le savoir. Je dois comprendre toujours, et ma pratique dite spirituelle n’échappe pas à cette boulimie de compréhension.Ce qui nous amène à notre dernière croyance :
La croyance n°10
Terrible et contraignante elle aussi, comme les autres :
Pour découvrir ma véritable nature, je dois comprendre, ou éventuellement sentir
Non !
, attention au piège,
il s’agit de voir, pas de comprendre,
il ne s’agit pas de sentir non-plus.
Il faut comme disait Swamiji » s’établir sur le terrain solide du Voir « .Nous ne pouvons vivre l’expérience initiatique que par l’expérience de la vision directe. N ’est-il pas intéressant de noter que dans la plupart des traditions pour ne pas dire toutes, celui ou celle qui est initié, est désigné comme celui qui voit, certainement pas celui qui comprend, mais pas non plus celui qui ressent.Pour se libérer d’un mécanisme, il faut le voir en pleine lumière pour être en mesure de l’étudier soigneusement.
La seule façon de se libérer de ces croyances, c’est d’abord de les découvrir et d’oser reconnaître qu’elles existent bien en nous. Ce n’est peut être pas votre cas, vous êtes peut être l’exception qui confirme la règle et sincèrement, je vous le souhaite.
Mais vérifiez quand même, on ne sait jamais.
C’est sournois et vicieux une croyance et ça se cache facilement dans un petit coin.Il est profitable sinon indispensable de mettre en cause toutes ces croyances et même d’autres d’ailleurs, qui ne seraient pas sur ma liste.
Mais, il faut en priorité s’attaquer bien évidemment à la croyance-racine : Je suis une entité séparé et indépendante.Lorsque vous aurez réellement mise en cause, ébranlé, déstabilisé cette croyance n°1 alors vous découvrirez que toutes les autres ont du plomb dans l’aile….Dieu merci si on lui coupe la tête (c’est la cas de le dire) le monstre aux bras multiples devient moins arrogant et moins menaçant.
Donc la question essentielle dés le tout début de la voie, c’est : Comment puis-je être convaincu que ce que je croyais à propos de moi est totalement faux ?
Que je ne suis pas une entité séparée ?
Que je ne suis pas du tout mais alors pas du tout ce qu’on m’a dit que j’étais ou ce que je parais être ?.Alain Bayod