Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu.
Il était au commencement en Dieu.
Tout par lui a été fait, et sans lui n’a été fait rien de ce qui existe.
En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes,
Et la lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont point reçue.
Au commencement était le verbe « créateur »
Cette phrase parle à tout le monde car elle illustre dans la genèse la création du monde ( le verbe créateur de notre monde) !
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que les mots ont une énergie et un pouvoir propre ! Ils sont un véritable langage de programmation de notre psychisme comme on le fait dans l’informatique, sauf qu’ici, c’est VOUS l’ordinateur !
Le verbe créateur génère des images, des émotions qui se gravent en vous de façon inconsciente.
Dans de nombreuses traditions spirituelles et philosophiques, on croit que les mots ont un pouvoir intrinsèque qui peut être utilisé pour créer ou détruire. Par conséquent, il est important d’être conscient de la façon dont nous utilisons le langage, car nos paroles peuvent avoir un impact profond sur nous-mêmes et sur les autres.
Cela ne signifie pas simplement que dire quelque chose le rendra réel, mais plutôt que nos paroles et nos pensées ont le pouvoir de nous influencer et d’influencer notre perception de la réalité. En adoptant une attitude positive et en utilisant un langage constructif, nous pouvons attirer des expériences positives dans nos vies et inspirer les autres à faire de même.
Il est important de noter que le pouvoir du verbe créateur est souvent considéré comme une philosophie ou une croyance plutôt que comme un fait scientifique établi. Cependant, de nombreuses personnes trouvent de la valeur dans la pratique de la pensée positive et de l’affirmation pour améliorer leur bien-être mental et émotionnel.
Exemple venu du passé
Lors d’une brocante, mon œil a été attiré par une antique revue datant de 1927. Passionné de TSF depuis mon enfance, je me jette goulument sur le journal de mes ancêtres « geeks ».
La lecture en est émouvante car on peut y voir la promesse d’un monde merveilleux qui hélas sera de courte durée.
La magie des ondes transporte les auditeurs dans les salles de concert parisiennes, on se réunit à des centaines de kilomètres de la dame de fer pour s’émerveiller en famille devant le poste TSF.
On peut aussi passer dans un monde totalement imaginaire de feuilletons construits uniquement par les bruitages et la voix! Les textes prononcés avec talents par des acteurs, les bruits savamment choisis par des techniciens génèrent dans nos esprits des images, des sentiments, des émotions…
Un nouvel art est né, la magie et le pouvoir de l’imagination sont domptés par le verbe créateur!
En même temps, notre cher Émile Coué utilisait le même outil…
Texte écrit par Léon Donnay « Lettre à l’Amateur » 1927
« On cherche aujourd’hui, mon cher, la formule d’un théâtre radiophonique, d’un théâtre qui s’adresserait exclusivement à l’oreille.
Pas de décors visibles. Rien de visible du reste, ni l’acteur, ni le souffleur, ni le pompier de service, ni l’ouvreuse, ni le garde municipal de faction..
Un théâtre pour aveugles, des pièces, drames ou comédies, qu’on puisse entendre n’importe où, sous le casque ou devant le haut-parleur.
Un art dramatique nouveau, dont la puissance d’évocation camperait devant l’auditeur, tout le décor absent, toute la lumière du champ d’action, tout le physique des interprètes.
On y arrivera quelque jour, ce n’est pas douteux.
On nagera tout de même dans l’à-peu-près, dans le vague, comme la musique.
Mais ce sera suffisant.
Quelqu’un, que tu connais beaucoup, me disait l’autre soir: « Ton théâtre pour aveugles (je ne sais pas pourquoi il appelait ça mon théâtre), mais c’est bête comme tout! Je te bâtirai un drame en cinq minutes et il sera plus radiophonique que la Périchole ou la Mascotte ou tout ce que tu veux, d’entendu mille fois. »
J’ai dit Bâtis!… »
Tu veux que je te raconte sa pièce?
Voici :
L’action se passe à la campagne, près de la Corniche d’Or, dans une pauvre maison bâtie au bord de la route.
Ça te paraît difficile à exprimer par T.S.F.
Comme tu erres!
Mets-toi à l’écoute… Tu entends le chant des cigales, le bruit soyeux de la mer méditerranéenne, le bruit caractéristique des canots à moteurs, le roulement des autos, le chant d’un casseur de cailloux…
Es-tu oui ou non, dans le Midi, au bord d’une route?
On ouvre une fenêtre avec effort.
La maison surgit-elle, oui ou non?
Alors tu entends de l’eau qui bout, tu entends un bruit de vaisselle, de couverts et de verres qu’on range sur la table.
Tu entends hacher du persil, tu entends déboucher une pipe, tu entends sonner six heures… Tu entends une voix cassée crier : “Est-ce pour aujourd’hui le casse-croûte ou pour les Pâques?
Et une autre voix cassée répond” Ce sera pour quand ça sera prêt…”
Mais, mon cher, après ces bruits tu es fixé. Tu es à la Corniche d’Or, dans une maison à vingt mètres de la mer, en présence de deux vieux époux qui vont souper ou diner si tu préfères.
Le doute n’est même plus possible. Alors, le drame s’amorce.
La bouteille est vide, La nuit est venue. On entend toujours le chant des cigales, le bruit apaisé de la mer. On n’entend plus les canots à moteur. Les autos qui passent sur la route se font plus rares. La chaleur n’est pas tombée (les vieux n’ont pas refermé la fenêtre).
Suis-moi bien.
L’homme remonte la vieille horloge. La femme remise sa vaisselle.
L’homme débouche sa pipe. Tout ça, c’est de l’eau-forte, Ton oreille ne te trompe pas, ton imagination ne crée pas grand-chose.
L’homme fume sa pipe, la chaise où il est étendu craque; la vieille va et vient dans la chambre sur le plancher sonore.
Elle moud le café pour le lendemain. Puis au bout d’un temps, le silence se fait dans la chaumière. L’homme ronfle rythmiquement
Un train passe au loin. C’est l’express de Vintimille. Il n’y a pas à s’y tromper. Les trains de marchandises et les trains omnibus ne mènent pas ce vacarme d’enfer. Il est 25 h. 10 (c’est l’heure du train).
L’homme ronfle toujours.
Soudain, il pousse un cri, un cri de détresse et de douleur, un cri de bête qu’on tue.
Alors, tu devines tout l’homme assassiné, la vieille bâillonnée, avec un tampon dans la bouche, meubles bousculés, fracturés, marche nerveuse de l’assassin… Puis, plus rien que le tic-tac de l’horloge. le chant des cigales, des oiseaux qui s’éveillent, le pas des ouvriers qui se rendent au travail, le roulement des charrettes commerciales
Nous sommes au lever du jour
On a cambriolé la petite chaumière au bord de la route. Nous sommes en présence d’un crime crapuleux. La justice informe.
C’est idiot ce drame-là, mais c’est radiophonique. De ce thème primaire, mon vieil ami, naîtront un jour de grands drames shakespeariens, car il tient toute la pauvre souffrance humaine.
Le quelqu’un dont je le tiens et que tu connais beaucoup plaisantait moins sans doute en me le racontant, qu’il ne le croyait Lui-même.
Je te serre les mains »
Léon Donnay